Le 12 avril 2007 - moments du chemin
Il est peut-être 4h du matin, je me réveille, fraiche et dispose, dans ce « grenier » au mileu de la paille, où je m’étais tout simplement écroulée hier vers 16h, tellement épuisée par cette première journée depuis le Puy en Velay.
La couvertur de survie, installée par-dessus le duvet, est très humide, transpiration oblige, en fait j’apprendrais plus tard, que je n’ai pas mis la bonne face sur moi😀
J’ai de l’eau puisque c’est ce manque d’eau qui m’ conduite dans cet abri. Enfin il y a de l’eau au robinet, je suis au-dessus de l’étable, et le robinet est là pour le lavage des bidons.
Il fait nuit, aucun bruit dans cette campagne, heureusement j’ai aussi ma laampe frontale.
L’activité du pèlerin au deuxième matin : rouler le duvet, le ranger dans le fond du sac, replier la couverture de survie - la seule fois qu’elle servira ⁉️ mais j’ai suivi les conseils pour faire un sac de pèlerin - elle ne rentre plus aussi bien dans sa pochette que lorsqu’elle était neuve.⁉️- prendre mon petit-déjeuner - j’ai mes repas déshydratés, super équilibrés et de l’eau, la générosité de la vie qui m’a préparée physiquement depuis quatre années, à ce que j’allais vivre sur ce chemin – laisser une pièce de monnaie visible et un petit mot de remerciement pour l’hébergement de fortune – et prendre le chemin.
Pas facile de suivre le balisage à la lampe frontale et me voici donc une peu égarée au milieu de gros rochers, j’avance prudemment et dans le jour qui se lève, je finis par rejoindre une petite route, que je prends vers la droite en suivant mon intuition.
Quelques voitures me dépassent et un peu plus loin sur le bord du chemin, un pèlerin émerge de sa toile de tente. Youpi ! Je suis dans la bonne direction, des odeurs de croissants flotte dans l’air.
D’ailleurs je ne pense pas avoir eu quelques moments de crainte, simplement du questionnement par rapport à la direction, comment ne pas être rassurée quand on vient de dormir dans une grange 💕 je suis partie avec la Providence et pas avec mon téléphone portable, comme j’aurai souvent l’occasion de le dire lors de mes futurs témoignages !
Sans le savoir, je suis en train d’installer une de mes habitudes du chemin, simple reflet de ce que je vis dans mon quotidien. Lève-tôt, je pars souvent la première du lieu d’accueil, et comme mes pas sont petits – cela je le constaterai plus tard - tous les pèlerins qui partent plus tard, me rattrapent, moments d’échange ou non, seulement sensation de présences, quand je ne suis pas encore complètement en présence de moi-même.
PS: vous ne verrez pas mes photos, car je suis partie sans appareil photo- trop lourd dans un sac, et à cette époque , mon portable ne servait que de téléphone. Celle-ci est une peu exgérée, je n'aurai pas fait !!!