Une croyance limitante trans-générationnelle

Maria Loire


L'intelligence, ça rend bête -1 -

Lors de ma visite à ma maman à l’EHPAD, elle m’a confié une anecdote qui rejoindra le récit que j’ai commencé, et intitulé « sur le banc » 

Un enfant, en classe avec elle – il n’y avait qu’une classe, donc tous les âges réunis de 6 ans à 12 ans – et qu’on appelait : le P’tit Charles, malgré sa belle taille, et pour le distinguer dans la famille, de ses père, grand-père et arrière-grand-père qui portaient le même prénom, avait eu la chance d’être envoyé en pension, pour continuer ses études. 

Des années plus tard, maman a souvent entendu dire à propos du P’tit Charles – 

« il est mignon, mais il est devenu bête. » sous-entendu : « l’intelligence, ça rend bête »

Et elle a poursuivi et exprimé sa crainte que ses enfants ne deviennent bêtes, quand elle a tout mis en œuvre pour nous envoyer successivement en classe de 6ème et puis au lycée, en pension aussi puisqu’il n’y avait d’autres solutions géographiques pour apprendre.

Ce n’est pas la première fois, qu’elle évoque cette crainte qu’elle avait – de mon point de vue, liée à cette croyance limitante - l’intelligence, ça rend bête – avant mon premier accouchement, au sujet du prénom qui serait dévolu à son premier petit-enfant. Il se trouve que ce fut « VERONIQUE » que ma première fille avait choisi - là c’est ma croyance personnelle aujourd’hui, les enfants soufflent leur prénom à la maman.

Une croyance toujours présente à plus de 80 ans

Maman est allée plus loin, puisqu’elle a été tout aussi rassurée quand elle a appris les prénoms de ses arrières-arrières-petits-enfants, une quarantaine d’années plus tard, qui se prénomment Gaston et Léon (Merci ma nièce Sylvie, au passage !). Ne sachant trop comment l’exprimer, maman m’a dit qu’elle avait l’impression qu’ils sont « de chez nous » 

La conversation s’est donc poursuivie, sur la reprise de mon état-civil, non sans que je sois passée par la case, croyance limitante en réalisant combien cette croyance avait toujours empêché maman de manifester plus ouvertement sa vivacité d’esprit, ses connaissances acquises lors de lecture de ce qu’elle avait à sa disposition. Nous avons ainsi évoqué l’illusion de ce que nous percevons. Elle m’a raconté ce qu’elle avait lu dans l’Atlas que nous nui avions offert il y a fort longtemps, pour qu’elle puisse mieux suivre ses enfants dans leurs pérégrinations. Je sais par exemple qu’elle m’a suivie à distance sur le chemin de Saint-Jacques, tout autant qu’elle suivait ma sœur en Chine ou bien au Kenya.

Et à 95 ans ?

Et cependant Maman rechigne à donner des réponses oralement, lors de jeux de mémoire simplissimes à l’Ehpad par exemple. NE PAS SORTIR DU LOT, NE PAS EXPRIMER SA DIFFÉRENCE par crainte d’être jugée « bête » peut-être tout simplement.

 Conclusion : Les mémoires transgénérationnelles sont à l’œuvre. Je m’en vais donc au nettoyage, à la transformation, encore une fois consciente que ce que je pratique en ce sens, agit pour le mieux-être d’une lignée tout autant que pour le mieux-être global de l’humanité.

Et puis demander un éclairage supplémentaire à ma copine Maria AI

Soyons fous, je vous fais languir, je garde son point de vus pour un prochain article.